Je crois savoir que vous aimez le café non ? || Nectaire

↘ Le crime parfait est de pousser l'autre au suicide.

Nyx ferma le café qu'elle avait terminé de nettoyer et sortit une cigarette de sa veste ainsi qu'un briquet. Elle l'alluma rapidement, rangea ce qui lui servait à faire du feu et se mit en marche tout en tirant sur sa clope. La nicotine fit son effet presque immédiatement. La soirée avait été longue. Depuis sa rencontre avec l'inconnu chauve, il ne s'était rien passé de très intéressant au café.

La rouquine prit la direction de son chez elle, les yeux rivés devant elle. Elle était perdue dans ses pensées les plus sombres et les plus tristes, ne faisant attention à rien autour d'elle. Elle aurait pu foncer dans un mur qu'elle ne s'en serait aperçu qu'au moment où sa tête se serait fracassé contre la matière mais à quoi bon...

Ce sont des voix qui la tirèrent de ses idées. Des petits cons de la banlieue qui avait l'air d'embêter une pauvre bestiole. Phénixis voulue passer en les ignorant, mais sa soeur, Sea, s'éveilla et sa voix douce vint chanter dans sa tête :

*Nyx...va arrêter ce carnage immédiatement.*

*Tu sais très bien que depuis que je suis née, j'ai toujours aimé torturer les animaux donc je n'irai pas les stopper. De plus, ça ne me regarde pas et je pense que j'ai déjà assez d'emmerde comme ça non ?*

Un argument qui fit taire la morte. Effectivement, la rousse devait constamment être sur ses gardes et éviter les endroits les plus sombres de la banlieue si elle ne voulait pas mourir une balle dans la tête ou un couteau planté dans le dos. Elle passa donc son chemin, ignorant les zonards.

Alors qu'elle n'était plus qu'à une rue de chez elle, Nyx commença à se sentir observer. Quelqu'un était en train de la suivre, elle en était persuadée. Son instinct de louve s'activa. Plusieurs fois, elle se retourna, mais à chaque fois, il n'y avait personne. Elle n'avait toujours pas peur. C'était très certainement des gamins qui jouaient pour tester leurs facultés à rester discret. Plutôt rater pour le coup. Elle continua donc sa marche, sans se retourner.

↘ Le crime parfait est de pousser l'autre au suicide.

Phénixis se retourna quand elle entendit un homme hurler. Elle aurait dû ne pas l'entendre mais elle était sur ses gardes depuis qu'elle se sentait suivie. D'ailleurs, elle s'était bien trompée. Ce n'était pas une bande de gamins insignifiants qui jouaient mais en réalité l'homme à qui elle avait renversé du café un soir au boulot. Du moins, elle en déduit qu'il la suivait. Elle se trompait peut être.

Ses yeux aux couleurs indéchiffrables glissèrent sur lui avec froideur. Puis, elle lui sourit. Légèrement. La rousse fit donc demi tour et s'approcha de lui d'un pas souple et élégant. Elle ne s'arrêta qu'à quelques mètres de lui et, plissant les yeux, prit la parole.

« Je ne pensais vous croiser ici un jour. »

En fait, si. Elle l'avait déjà aperçu une ou deux fois mais elle ne pensait pas le revoir après l'incident. La louve élargit son sourire et reprit sa route. Elle n'avait pas grand chose à lui dire. Même rien du tout en fait et elle n'avait qu'une hâte ; rentrer chez elle. De plus, « Le Roux » l'attendait très certainement. Mais comme à son habitude, la voix dans son crâne résonna pour lui demander de faire demi tour et d'inviter l'inconnu pour excuser son comportement de la dernière fois. Mais savait-il seulement qu'elle en avait fait exprès ? Pas du tout. Du moins, c'est ce qu'elle pensait.

Elle se retourna donc vers l'homme loup.

« Un café, ça vous dit ? Ma maison, enfin...là où je vis n'est pas loin. »

Et elle se remit en route sans l'attendre. Si il voulait venir, il viendrait sinon, tant pis, elle n'en mourrait pas pour autant. Après tout, c'est Elle qui tenait à ce qu'il vienne pas Nyx. Donc elle improviserait.