Albus, chirurgien peu scrupuleux

Un cri. Un cri fébrile, faible. Voilà tout la débauche de l'humanité. Elle juge cet instant comme le plus beau du monde... La naissance d'un enfant... Albus était sidéré. Au fond de la salle blanche, il voyait la mère, la sage-femme et le médecin s’émerveiller devant ce petit bout de chair faible, et subissant tout les assauts de Mère Nature pour s'accrocher à sa misérable vie. Et ils trouvaient cela beau. Voilà pourquoi il se mordait les lèvres. Il ne comprenait pas pourquoi sont art était insulté, alors que cet être ensanglanté et boudiné était beau. Il se redressa du mur pour sortir de la pièce. Cette veste blanche l'oppressait, il n'aimait guère cette couleur, ça le fondait dans la masse, en longeant les murs, il devenait comme invisible, alors qu'il voulait être reconnu, remarqué. La jalousie en réalité le rongeait, il voulait créer la vie lui aussi. Tel étaient ses ses ambitions à 25 ans. Né dans une riche famille, Albus était un enfant sage et studieux. Il était destiné à un grand avenir. Ses parents étaient fiers de lui, à l'âge de 10 ans, ils lui ont offert un animal de compagnie, et c'est ici que tout bascula. L'animal en question était un chiot, une mignonne petite bête débordant d'affection. Albus lui porta tout l'amour du monde, mais un malheureux jour, sous l'étreinte de l'affectueux bambin, l'être s'étouffa et s'éteignit dans ses bras. Il resta deux jours, à genoux dans sa chambre, le chiot innocent affalé au sol, sans vie. Cette triste histoire le fit réfléchir, il avait grandit trop vite. Durant ces deux jours, il se bouscula pour remuer mille pensées. Enfin, il conclut qu'il était quelqu'un d'horrible, un assassin, et se promit de ne plus jamais recommencer un acte aussi barbare. C'est ainsi qu'il déclara à ses parents l'accident, et ces derniers cherchaient à le raisonner en lui disant qu'il n'était pas mort, qu'il était toujours là, près de lui. Voilà comment Albus eu la folle idée de faire revenir son compagnon, selon lui, il suffisait de rendre à nouveau accessible une enveloppe charnel à l'esprit du chiot. Il dirigea toutes ses forces dans cette voie-là. Il passa les examens avec brio, et entra en tant qu'interne dans un hôpital renommé. Il gravit les échelons, pas à pas, et réussit alors à accéder au poste de chirurgien. Il voulait faire de son chiot un humain, c'est à partir de l'instant où cette idée lui avait traversé l'esprit que des rumeurs coururent au sujet du nouveau chirurgien, qu'il se rendait souvent à la morgue. Un terrible jour arriva, où Albus passa à l'acte. Après avoir répertorié les meilleurs organes des défunts, il les assembla dans une salles d'opération, mais ne put finir son travail, étant arrêté avant d'avoir finit son œuvre d'ailleurs c'était cette sage femme qu'il trouvait encore plus niaise ce jour là. Il tenta en vain de s'échapper, et cria qu'ils ne comprenaient vraiment rien à son art, en effet il avait déjà montré des dessins douteux de ses créations comme l'homme à trois bras, qui avait prévenu ses congénères de sa folie démente. Il fut expulsé de l’hôpital, mais on effaça son dossier, en reconnaissance des centaines de soins de maladies mortelles qu'il avait subventionné de lui même à la place des malades. Les années passèrent, il traversa le pays, fut engagé dans beaucoup d'hôpitaux et se fit renvoyer à chaque fois, n'arrivant pas à accomplir son but final: créer la vie à partir de matières mortes, en pensant que l'élément final, l'âme de son chien, errait toujours à ses cotés, attendant son enveloppe charnelle. Désespéré, il se cacha et l'accident du nouveau monde le ramena à la réalité. Il aida les gens, et de contrainte, refit surface vers d'anciens camarades, qui eux craignent encore qu'il n'aie pas accompli son rêve.