Première réunion de crise (Important !)

Ce fut un jour comme les autres, ordinaire. La vie battait son plein, le village accueillait de temps à autre de nouveaux arrivants, des travailleurs en tous genres ouvraient boutique ou apportaient leur aide à la communauté. Chaque membre qui le souhaite a sa place, et les Hauts-Placés parviennent à préserver le calme dans la cité. Oui, ce jour aurait pu être comme les autres. Mais il n'en fut pas ainsi.

Il était encore tôt, le soleil peinait à se lever, quand vous êtes soudainement tombé sur ce panonceau. Le message écrit dessus en grosses lettres capitales vous a interpellé. Celui-ci, plus lisible après vous être approché, déclarait:

Réunion de crise aujourd'hui-même sur la place publique, obligation de présence pour participer à un vote démocratique crucial. Plus d'informations sur place.

Juste après avoir décroché votre regard du panneau, vous êtes bousculé par plusieurs personnes se dirigeant vers la place publique. En les suivant, vous arrivez enfin sur les lieux du débat. En vous frayant un passage, vous apercevez une estrade de fortune où se trouve, effondré sur une chaise, un vieil homme au regard impassible. À ses côtés, un autre homme, un Scientifique, vêtu d'une blouse blanche, est en pleine conversation avec un autre scientifique. Arrivé avec un peu de retard, vous tapotez l'épaule de votre voisin, pour lui demander si les informations ont été données. Il vous explique que les membres du villages rassemblés ici, dont vous et lui, vont devoir donner leur avis sur le problème que pose le vieillard assis sur l'estrade. Pour ce faire, une pierre blanche va circuler dans les rangs, et lorsque vous l'avez entre les mains, vous devrez donner votre avis, et si possible en argumentant. Il vous dit aussi que dans quelques instants, les deux médecins sur l'estrade vont expliquer concrètement les raisons pour lesquelles cet homme provoque un rassemblement général. Juste après l'avoir remercié, un des scientifiques demande l'attention du public. D'une voix claire, forte et concise, il annonce :

«Hommes, femmes, tout d'abord merci d'avoir répondu à l'appel. Vous avez tous ici l'honneur d'inaugurer aujourd'hui le premier rassemblement communautaire du village. Mais trêve de bavardage, si nous sommes tous réunis ici, c'est pour faire un choix, un choix que les Hauts-Placés ne peuvent faire seuls, car leurs avis sont trop partagés. Cet homme ci-présent, j'ai nommé Albus Nasgruth, a créé la confusion en réapparaissant dans notre petit village. Cet individu, souhaite aujourd'hui reprendre son ancien travail au service de la cité, pour intégrer l'élite scientifique de notre communauté. Il est doué, et dispose d'un immense talent dans les domaines scientifiques: il est en possession d'un nombre inimaginable de diplômes en chirurgie, pharmacie, recherche et biologie, suite aux soins de maladies incurables et mortelles, qui lui ont valu un respect profond dans le milieu médical. Cependant, en plus de ces diplômes, Monsieur Nasgruth possède également une sinistre réputation. Il a, bien que cela n'est pas encore prouvé, été pris à de plusieurs reprises, en train de réaliser des plans morbides de "création monstrueuse" à partir d'éléments humains, et même à l'application de ces plans démoniaques, en pillant les morgues des nombreux services hospitaliers où il a travaillé dans son passé. Voilà où réside le problème. Dans la situation actuelle, certaines créatures étonnantes ont été répertoriées, de nombreux blessés pourraient être à prévoir lors d'expéditions, et certaines maladies inconnues ont été constatées. Cet homme est la solution à notre problème, mais devons-nous prendre le risque que ces soupçons sur ses méthodes de travail soient fondées ? Devons-nous laisser un potentiel fou travailler au sein de notre communauté ? Je fais passer la pierre, pour qu'ensemble nous faisions un choix. Merci de votre compréhension, c'est désormais à vous de vous exprimer."

De nombreuses personnes ont donné leur avis suite à l'intervention du scientifique, avis très variés et différents en fonction des gens. Enfin, votre voisin finit son petit discours et vous regarde en vous tendant la pierre. Vous la saisissez, inspirez un grand coup faites un pas en avant, et vous préparez à déclarer votre avis, les regards attentifs portés sur vous.

Liz était descendu au village pour faire ses courses, et elle avait vut ce panneau. La foule grandissante l'avait entraînée vers cete place, et voilà qu'elle se retrouvait, là, à devoir parler devant tout le monde. Elle avait pris l'habitude du grand air des plaines, elle avit donc un peu de mal respirer.En plus, il y avait une méchante odeur de transpiration dans le peu d'air qu'elle arrivait à respirer. Le fait de faire un discour ne la gênait pas spécialement ; elle savait bien parler en publique, mais ça faisait plutôt longtemps qu'elle n'avait pas était avec des gens.
Liz s'avança donc et commença d'une voix peu assurée :

« hé bien, je pense que nous devrions lui laisser sa chance . Après tout, si il est aussi doué que ce que vous prétendez, il pourrais être crucial pour la société. Mais, si il s'avère qu'il fait un faux pas, ou qu'il recommence ses « activités », nous devrions au mieux pour lui le bannir, au pire le tuer. »

Elle avait enfin réussi à se libérer. Liz inspira un grand coup et repris d'une voix plus forte :

« D’ailleurs, dans ce cas, le tuer serais plus juste, vu que ce ne seras pas la première fois qu'il le ferait. Ou, si il à en réalité le niveau d'un médecin normal, ou pire, qu'il soit médiocre, autant le renvoyer -ou le tuer- de suite. Mais il vaut mieux voir la vie d'un bon œil, et c'est donc pour cela que je suis pour la réabillitaion du Dr Nasgruth, mais avec quelques conditions. »

Elle regarda d'un air supérieur la foule, et passa la pierre à son voisin de droite.

Karl avait été entraîné dans tout ça par John Kent, l'un des marchands de viande avec qui il s'entendait plutôt bien malgré leur grande différence d'âge. Le jeune loup avait simplement voulu aller voir le vieil homme pour discuter et, d'une certaine manière, recevoir un peu d'affection du barbu qui était à la fois un ami, un père et un grand-père pour la plupart des gens. Karl ne faisant pas exception. Malheureusement pour l'explorateur, à peine avait-il posé le pied dans la place publique que Kent vint le chercher, l'entraînant en baragouinant quelque chose dans sa barbe, ne laissant aucune chance à Karl de connaître le pourquoi du comment. Ce n'est qu'une fois arrivé devant cette étrange scène qu'on lui avoua : il allait falloir juger un homme sur ses méfaits et sur ses possibles bienfaits.

Le loup resta quelques instants scandalisé, ne comprenant pas comment les Hauts placés pouvaient faire ça, au lieu de le juger directement. Un vague grondement s'éleva dans sa gorge réprimé bien vite par un regard réprobateur de John. Le jeune homme ne put se résoudre qu'à une chose... Ecouter. Et il comprit. Il comprit pourquoi ils n'avaient pas pu : cet homme, semblant assez innocent, avait commis des horreurs qui firent frissonner la foule, provoquant un souffle de dégoût et à la fois d'admiration pour ces prouesses scientifiques. Mais qui ignorait donc le funeste destin du Dr Frankenstein et de son monstre ? Karl ne fit pas exception et frissonna comme un petit enfant. Il n'était pas terrorisé mais n'en était pas loin.

Il écouta d'une oreille les propositions qui s'enchaînaient, dardant de son regard émeraude le vieil homme qui restait silencieux sur sa chaise. Et vieil homme était un bien grand mot. Il ne semblait pas si vieux aux yeux du loup... Mais simplement harassé par toutes ces histoires, sans doute plus las qu'il n'aurait dû. Il n'inspirait ni peur, ni confiance. Il paraissait simplement être... Dans un entre deux dangereux, entre le malsain et le bien être. Voilà comment le loup noir le voyait. Il grimaça en voyant que c'était déjà le tour de Kent qui se montrait contre, craignant qu'il ne recommence. Il n'avait pas tort le marchand... Rien n'est moins sûr. Mais un homme, juste avant John, avait bien dit que la solution serait de le faire surveiller. Karl approuvait. La pierre blanche finit par être glissée entre ses doigts fins et il la regarda, jouant avec, gardant quelques instants le silence. Les mots pouvaient avoir un poids insoupçonné sur l'avenir d'une personne. Il fallait bien peser ses mots sans quoi tout pourrait basculer.

" Je pense en effet que cet homme pourrait représenter une menace. Mais je doute qu'il puisse le devenir car, comme l'a dit l'un de mes prédécesseurs dans ce jugement, il est venu de lui-même... "

Entama-t-il d'une voix plutôt faible niveau sonorité mais néanmoins posée et puissante. Il détacha son regard de la pierre pour observer l'homme.

" Qui serait assez fou pour venir ainsi se faire juger et prendre le risque d'être à découvert pour faire ses méfaits ? Il sait qu'il aura sur le dos le regard des gens... C'est une peine bien assez lourde. Il portera toute sa vie ces traces, toute sa vie, désormais, il subira nos regards accusateurs et dégoûtés à nous, villageois. Pourquoi venir se mettre dans une telle situation de son plein gré ? Je ne dis pas qu'il est de confiance et que nous ne devrions point arrêter de nous méfier mais en venant ainsi se mettre devant nous et devant les hauts placés je le pense sincère. Je pense qu'il a, et de loin, sa place parmi nous, d'autant plus s'il peut sauver la vie de mes compagnons arpenteurs blessés. "

Finit-il avant de passer la pierre. Karl soupira de soulagement, légèrement rouge : cela faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé devant autant de personnes. C'était... Stressant.

Je venais juste de me lever et la première chose que j'entends c'est un brouhaha venant de la place public. Intriguée , je me rendis près de la foule qu'il y avait et compris ce qu'il s'y passait. La vie d'un homme est entrain de se jouer. Soit il vie surveiller soit c'est la mort ... pas super comme option. Lors de la prise de parole d'un des habitant , il a évoqué qu'on le surveille, c'est peut être une des choses les plus sensés pour l'instant. Bon c'est pas un enfant faut pas jouer a la nounou mais après tout ce qu'il a fait je les comprend ... Juste quand j'allais partir , je sentis une chose atterrir dans mes mains . Une pierre blanche , pourquoi j'ai une pierre blanche dans la main moi ? Pourquoi tout le monde ... Oh non ... je dois parler c'est ça ? Bon quand faut y aller faut y aller !

-Apres tout les discours des personnes précédentes que puis-je rajouter de plus ? C'est un homme horrible ? Oui . Doit-on tout oublier et faire comme si de rien n’était ? Impossible. Mais il ne faut perdre de vue que c'est un être humain comme vous et moi ... Il a juste besoin que quelqu'un se dévoue pour l'aider psychologiquement car c'est le plus important ...

Bon ça , c'est fait ... Quelle galère de parler comme ça pour un truc aussi logique ...

- Maintenant c'est savoir qui veux le faire ? Aider un âme qui cherche a trouver son chemin ?

Cette foule. Ce bruit. Ces murmures. Pathétique. Encore un mouvement idiot de la société, pantins de leur hiérarchie manipulatrice. "Et c'est moi le monstre..." pensa-t-il. Il se leva, les deux brutes qui lui avait saisi les bras ne lui avait pas laissé le choix, de toute manière. Il se fit traîner jusqu'au bord de l'estrade. Le soleil était à son zénith, brillant dans le ciel nacré de quelques nuages égarés. "Quelle belle journée, malheureusement ces idiots, plutôt que de profiter, viennent ici en se croyant responsables, impliqués dans leur vie de "citoyen", humpf... Je dois avouer que la propagande des Hauts Placés est bien orchestrée cette fois-ci..." songea-t-il, avant de poser son regard sur un enfant dans la foule qui s'échappa derrière sa mère, tremblant de peur. Un scientifique s'approcha pour faire encore un de ses niaiseux discours :

"Habitants du Nouveau monde, aujourd'hui notre communauté fait un pas en avant, suite à vos déclarations, nous prenons la ferme décision qu'Albus Nasgruth, chirurgien généraliste, spécialisé dans la biologie botanique, agrégé en doctorat des sciences anatomiques et neurologiques, rejoint le cercle médical et le cercle de recherches au service de notre village ! Cependant, il sera surveillé de près par Mr Freeman, il aura également un suivi psychologique par le dévouement de Mlle Tazai. Laissons désormais Mr Nasgruth prononcer quelques mots !"

"La barbe..." pensa Albus. Il déclara calmement :

"Bien, je ne vous remercie pas, remerciez plutôt ces charmants messieurs qui vous ont gâché l'après-midi... Vous ne comprenez rien à mon art, alors sachez que je ferais mon travail, sans plus. Et faites perdre son temps à Mr... Freeman, si je ne me trompe pas, c'est lui que vous handicapez le plus. Je n'ai rien à rajouter, je vous salue bien bas, mais observez plutôt, je n'ôte même pas mon chapeau !"

Et Albus partit avec les scientifiques qui partirent lui attribuer ses nouveaux locaux, ainsi que ses nouveaux "camarades de jeu".